Désensibilisation allergie au pollen : traitement, efficacité, effets

Le pollen est connu pour ses multiples bienfaits, mais il peut aussi avoir un impact significatif sur les personnes allergiques, provoquant des symptômes souvent regroupés sous le terme de rhinite allergique ou de rhume, fièvre des foins

Comment cela fonctionne ?

La désensibilisation, est un traitement qui vise à réduire ou éliminer les réactions allergiques chez les personnes sensibles à des allergènes spécifiques tels que le pollen, les acariens, les moisissures, etc. Voici comment fonctionne généralement la désensibilisation :

• Diagnostic précis : Tout d’abord, un allergologue effectue des tests d’allergie pour déterminer les allergènes spécifiques auxquels vous êtes sensible. Cela peut être réalisé par des tests cutanés, des tests sanguins ou une combinaison des deux.
• Plan de traitement personnalisé : Sur la base des résultats des tests d’allergie, l’allergologue établit un plan de traitement personnalisé. Le plan indique l’allergène auquel vous êtes sensible et la méthode d’administration de l’allergène pendant la désensibilisation.
• Phase de sensibilisation : La désensibilisation commence par une phase de sensibilisation. Pendant cette phase, de petites quantités de l’allergène sont administrées régulièrement au patient. Cela peut se faire par des injections sous-cutanées (immunothérapie sous-cutanée) ou par voie sublinguale (immunothérapie sublinguale). L’objectif de cette phase est de permettre au système immunitaire de s’habituer progressivement à l’allergène.
• Augmentation de la dose : Au fil du temps, la dose d’allergène administrée est progressivement augmentée. L’objectif est de stimuler le système immunitaire à développer une tolérance à l’allergène plutôt qu’une réaction allergique. Les doses sont augmentées à des intervalles réguliers, généralement toutes les quelques semaines.
• Phase d’entretien : Une fois que la dose d’entretien est atteinte, la phase d’entretien commence. Pendant cette phase, la dose d’allergène est maintenue à un niveau constant et régulier. Cela peut impliquer des injections ou des doses administrées quotidiennement par voie sublinguale, en fonction de la méthode d’administration choisie.
• Durée du traitement : La désensibilisation est généralement un traitement à long terme qui peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. La durée exacte dépendra de la réactivité individuelle et de la recommandation de l’allergologue.
• Suivi médical régulier : Tout au long du processus de désensibilisation, vous serez suivi par un allergologue pour surveiller votre réponse au traitement. Des ajustements de dose peuvent être effectués si nécessaire, et vous serez surveillé pour détecter tout effet indésirable potentiel.

Est ce recommandé pour tout le monde ?

La désensibilisation est recommandée dans certains cas d’allergies spécifiques, mais elle n’est pas appropriée pour tous les patients allergiques. Voici des indications générales sur pour qui la désensibilisation est recommandée et pour qui elle ne l’est pas :

Recommandée pour :

• Allergies respiratoires : La désensibilisation est couramment recommandée pour les allergies respiratoires telles que la rhinite allergique (rhume des foins) et l’asthme allergique, provoqués par des allergènes tels que le pollen, les acariens, les moisissures, les poils d’animaux, etc.
• Réactions allergiques graves : Si vous avez déjà eu des réactions allergiques graves, telles que l’anaphylaxie, en réponse à un allergène spécifique comme les piqûres d’insectes ou certains aliments, la désensibilisation peut être envisagée pour réduire le risque de réactions graves à l’avenir.
• Allergies persistantes : Si vous avez des allergies persistantes qui entraînent des symptômes récurrents et altèrent votre qualité de vie, comme les allergies aux acariens, aux moisissures ou aux poils d’animaux, la désensibilisation peut être envisagée pour réduire la sensibilité à ces allergènes.
• Échec des traitements symptomatiques : Si les médicaments antiallergiques et les mesures d’évitement des allergènes ne fournissent pas un soulagement adéquat des symptômes allergiques, la désensibilisation peut être recommandée comme une option de traitement complémentaire.

Non préconisée pour :

• Allergies alimentaires : La désensibilisation n’est généralement pas recommandée comme traitement principal pour les allergies alimentaires. Bien que la recherche soit en cours dans ce domaine, la désensibilisation alimentaire est encore considérée comme expérimentale et limitée à certains allergènes spécifiques dans des environnements cliniques spécialisés.
• Réactions allergiques légères : Si vos réactions allergiques sont légères et bien contrôlées avec des mesures d’évitement des allergènes et des médicaments antiallergiques, la désensibilisation peut ne pas être nécessaire.
• Maladies auto-immunes ou graves : La désensibilisation peut être contre-indiquée chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes non contrôlées, de troubles immunitaires sévères ou de maladies graves qui pourraient interférer avec le traitement ou augmenter les risques potentiels.
• Grossesse : La désensibilisation est généralement évitée pendant la grossesse en raison du manque de données suffisantes sur la sécurité du traitement pendant cette période critique.

Quelles sont les précautions à prendre, les effets secondaires possibles de la désensibilisation ?

La désensibilisation, est généralement considérée comme un traitement sûr et efficace. Cependant, comme avec tout traitement médical, il existe certaines précautions à prendre et des effets secondaires potentiels à considérer. Voici quelques informations à ce sujet :

Précautions à prendre :

• Supervision médicale : La désensibilisation doit être administrée sous la supervision d’un allergologue qualifié. Il est important de suivre les recommandations et les protocoles de traitement établis par votre allergologue pour assurer la sécurité et l’efficacité du traitement.
• Évaluation préalable : Avant de commencer la désensibilisation, une évaluation médicale approfondie doit être réalisée pour s’assurer que vous êtes un candidat approprié pour ce traitement. Cela comprendra des tests d’allergie pour identifier les allergènes spécifiques et évaluer votre état de santé général.
• Informations médicales : Il est important de communiquer à votre allergologue toute information pertinente sur votre santé, y compris les médicaments que vous prenez, les conditions médicales préexistantes et les antécédents d’allergies graves ou d’autres réactions indésirables.

Effets secondaires possibles :

• Réactions locales : Les réactions locales au site d’injection sont courantes avec l’immunothérapie sous-cutanée (injections). Cela peut inclure une rougeur, un gonflement, une démangeaison ou une douleur au site d’injection. Ces réactions sont généralement légères et disparaissent d’elles-mêmes.
• Réactions systémiques : Dans de rares cas, l’immunothérapie sous-cutanée peut provoquer des réactions allergiques plus graves et généralisées, appelées réactions systémiques. Cela peut inclure des symptômes tels que des éruptions cutanées, des difficultés respiratoires, des vertiges, des nausées ou des gonflements du visage et de la gorge.
• Effets sur les voies respiratoires : Dans le cas de l’immunothérapie sublinguale (comprimés ou gouttes sous la langue), des irritations de la bouche ou de la gorge, des démangeaisons, des picotements ou un gonflement peuvent se produire. Des symptômes respiratoires tels que des éternuements, une congestion nasale ou une toux peuvent également survenir.
• Autres effets secondaires : Des symptômes tels que la fatigue, les maux de tête, les troubles gastro-intestinaux ou les réactions cutanées peuvent également se produire, bien que rarement.

Des solutions naturelles pour se désensibiliser ?

Lorsqu’il s’agit de solutions naturelles pour se désensibiliser, il est important de noter que leur efficacité peut varier d’une personne à l’autre. Voici quelques approches naturelles qui peuvent être explorées :

• Exposition progressive : Une approche naturelle consiste à s’exposer progressivement à de faibles doses de l’allergène responsable de la réaction allergique. Par exemple, pour les allergies au pollen, passer de courtes périodes à l’extérieur chaque jour, en augmentant progressivement la durée, peut aider à réduire la sensibilité au fil du temps. Cependant, cette méthode doit être pratiquée avec prudence pour éviter des réactions allergiques graves.
• Consommation de miel ou de pollen d’abeille : Certaines personnes soutiennent que la consommation régulière de miel ou encore de pollen d’abeille, peut aider à réduire les symptômes des allergies saisonnières. L’idée est que le miel local contient de petites quantités de pollen de la région, ce qui pourrait aider à désensibiliser le système immunitaire. Cependant, les preuves scientifiques à l’appui de cette approche sont limitées.
• Rinçage nasal à l’eau saline : Utiliser un neti pot ou effectuer un rinçage nasal à l’eau saline peut aider à éliminer les allergènes des sinus et des voies nasales, réduisant ainsi les symptômes allergiques. Assurez-vous d’utiliser de l’eau stérile et de suivre les instructions d’utilisation appropriées pour éviter les infections ou les complications.
• Suppléments naturels : Certains suppléments naturels, tels que la quercétine, l’ortie, la bromélaïne ou l’extrait de pépins de raisin, ont été étudiés pour leur potentiel à réduire les symptômes allergiques en agissant comme des antihistaminiques naturels ou des anti-inflammatoires. Cependant, il est important de consulter un professionnel de la santé avant de prendre des suppléments pour déterminer leur sécurité et leur efficacité pour votre cas spécifique.